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    Le lieu où les rêves sont brisés

     Sakura, voici mon prénom. Prêtresse, voici ma malédiction. Je suis ici, au milieu de nulle part, à genoux, entourée par le brouillard. Dans cet endroit où, il y a encore peu, je pouvais rire et chanter entourée par les personnes auxquelles je tenais. Ils sont morts, je ne le sais pas. Je suis captive de cette barrière, je dois chanter, c'est la seule façon de les sauver. Une vision, une vision d'horreur, de sang, celle de mon futur, de celui que j'aurais peut-être; du futur de ceux que je côtoyais; la seule façon de les sauver, chanter sans m'arrêter; si par malheur je m’arrêtais, l'issue en serait la mort. Un sort je me suis moi-même jeté en échange de mon corps. Oui je ne suis rien d'autre qu'une âme, une âme perdue, une âme qui ne peut trouver le repos éternel, une âme qui se souvient, se souvient de son passé et qui n'est là que pour les sauver, celle qui s'est condamnée dans ce seul but. Ma vision lorsque j'étais toujours en vie était simple, très simple. Ma mort ou bien leurs morts; non, impossible; je ne les laisserai pas mourir, je ne le laisserai pas mourir; il doit vivre, il doit l'élever, elle doit vivre, elle doit grandir, Lila, ma fille, ne deviens pas comme moi, ne deviens pas prêtresse, car elle ne sont là que pour souffrir; voir le futur ne présage rien de bon, je te l'assure. Chaolan, mon cher mari, vit paisiblement, je vais m'occuper du reste. Je suis désolée de te faire porter cette responsabilité seul; je suis égoïste, je le sais. Je n'ai pas eu la force de lutter, la force de vous voir mourir; la force de vivre seul, non; Je n'ai même pas eu la force de te le dire, je suis désolée, mais ça m'était impossible à supporter. Voici l'histoire de ma vie, celle où mon rêve n'existe plus....

    Flash back:

     Je suis Sakura, la prêtresse de ce village. Ma fille veut suivre ma voie. Lila est maintenant âgée de six ans, elle ressemble trait pour trait à son père, un vrai petit ange, ma joie se résume en trois mots: famille, peuple et musique. Ma magie consiste à chanter, oui je chante ma joie, la joie que j'ai de les voir chaque jour et d'être aussi heureuse, un tel bonheur est-il possible? Cela me semble tellement beau que ça en devient étrange, mais j'ai fini par comprendre. Cette nuit-là, je compris le prix que je devais payer pour le bonheur que j'avais vécu.

    La mort, pour moi, pour eux, pour l'un de nous, comment pourrais-je lui dire ceci ? Ça m'est impossible, oui, impossible. Comment dire à celui qui vient de m'offrir mon centième baiser de la journée, à celui qui regarde notre fille avec temps de joie, que l'un de nous va mourir et que ce serait moi ? Je ne lui dirais pas.

    Les jours passent, les visions s'intensifient. L'horreur du sang m'envahit, je tâchais de garder le sourire, je vie mes journées comme je l'ai toujours fait, en sachant que dans une semaine. je ne serais plus là. Ma famille, je ne perd plus une seule seconde. Tout mon temps leur est consacré. Des prières, je ne cesse d'en faire. Des souvenirs, j'en multiplie. Des cauchemars, je les accumule.

    Cette nuit-là, j’écrivis une lettre et la posai sur la table. Une lettre qui exprimait tout ce que j'ai ressentis, tout ce que je ressens et ce que je ressentirais à jamais. Il ne doit pas me voir. J’ouvris une porte, celle des prières, je rentre dans une autre sphère, un autre monde, celui à l'inverse du nôtre. Un ange, non, un démon, ni l'un ni l'autre, c'est une sorcière, elle me regarde, aucune expression au visage, je lui souris doucement, je l'avais déjà connue; Il y a bien longtemps, elle me demanda mon veux: je veux les sauver, quel est le prix que je lui donnerais? Tout ce que vous souhaitez, tu sais déjà quel va être le prix? Oui, ma vie. Non, ta joie. Ma joie? Oui, tu devras abandonner ce corps, tu ne trouvera jamais la paix éternelle, enfermée derrière une barrière au milieu de la ville, tu chanteras pour leur vie, tu chanteras pour les sauver, si tu t'arrêtes ils mourront et peut-être ne les reverras-tu jamais. Seronnt-ils sauvés ? Oui. Comment m'y prendre? Un simple mot. J’accepte. Non. Lequel? Sacrifice.

    fin du flach back

    À côté de trois tombes, une lettre était posée, elle n'avait jamais été lue. Leur propriétaire n'avait même pas eu le temps de l'ouvrir avant que la mort ne les emporte :

     

    "Chaolan, lilas, je vous aime

    Sakura"

     

    il est impossible de faire revivre les morts

    Texte écrit par Melina01 et corrigé par LaFilleDuCoin.


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