• Chapitre 4: "La reine des rebelles"

    Aujourd'hui, la tension est palpable. Le soleil vient de se lever et pourtant, c'est à peine si elles l'ont vu se coucher. Une nuit blanche, une nuit à parler de leur plan, une nuit qui, même si elles ne veulent pas se l'avouer, sera peut-être la dernière. Et désormais le grand jour, le matin. Elles se lèvent; Lila prépare ses affaires, Sindi et Alex la regardent sans pouvoir dire un seul et misérable mot. Un silence gênant, mais à la fois apaisant se répand dans la pièce où le froissement du tissu qui passe des mains au sac démontrent la vérité telle qu'elle est.

    Devant la grande porte, tous ses amis la regardent et lui font des signes de leurs mains. La jeune fille aux longs cheveux couleur sang sourit en retenant quelques larmes. Non, elle ne doit pas montrer sa tristesse. Elle doit être forte: c'est l'unique façon de s'en sortir. Ses yeux se dirigent instinctivement sur ses deux soeurs. Tout le monde croyait à des embrassades, une longue et douloureuse séparation tragique qui ressembleraient à la chute du Titanic, mais il n'en fut rien. Le silence d'il y avait peu, dans leur chambre, réapparaît. Elles se fixent chacune dans les yeux:

    "À plus tard" finit par dire Alex, ne pouvant supporter l'éventualité d'un adieu.

    "Compte sur moi, on l'a déjà juré. On sera soeur pour le meilleur comme le pire" répondit simplement Lila, un petit sourire au visage. Avant de commencer à partir, elle se retourne pour voir Sindi. Elle est de dos et une larme qui perlait sur son visage il y a peu était maintenant à terre. Ainsi donc, elle qui ne voulait pas montrer sa tristesse, l'avait retenu jusqu'à ce que son amie ne soit plus là. 

    Arrivée devant la porte, Lila observe la résidence; une maison tout à fait banale, mais qui est pourtant magnifique. Elle aperçoit alors la famille qui allait la recevoir: Gorge à la droite de Stéphanie qui porte Erica dans ses bras. La première phase du plan "prouver l'insolence" pouvait commencer. Son sourire disparut de son visage et elle arbora une aura noire presque démoniaque pour regarder la mère avec une telle persistance que celle-ci sembla gênée et baissa la tête.

    "Si la mère n'approuve pas, alors il y a de fortes chances pour que le père refuse. En plus, c'est la plus facile à manipuler! Alors, courage. Je vais te donner quelques astuces; tâche de t'en servir".

    "Alex est vraiment un génie, parfois. Toutes ses astuces fonctionnent à merveille, elle me ferait presque peur" pensa Lila. Malgré la mauvaise humeur flagrante de leur invitée, les Silla lui souhaitent la bienvenue et lui font visiter la maison où elle séjournera une bonne semaine.

    Après avoir déballé ses quelques affaires, le dîner fut servi; un rôti qui a faillit faire saliver l'invitée de la maison, mais elle se retenue de justesse et, au plein milieu du repas, se leva sous les yeux surpris de la famille.

    "Je n'ai pas faim, je retourne dans ma chambre" dit-elle d'une voix qui se voulait ferme.

    "Pourquoi? Tu n'as même pas touché à ton assiette…" dit la mère.

    "Je suis végétarienne; je ne supporte pas de voir les gens manger de la viande" reprend Lila en regardant avec dédain la famille.

    Et sans même attendre une réponse, elle se lève et part rejoindre "sa" chambre. À peine la porte la porte ne se ferme qu'elle s'écroule sur son lit. Son ventre crie famine; l'odeur du rôti envahit ses narines et Lila retient un soupir. Elle s'en voulait de les traiter ainsi, mais c'est la seule solution. Elle allume le poste et y met la musique à fond. Ses oreilles allaient exploser, mais comme ça, elle allait pouvoir les déranger et aussitôt dit, aussitôt fait: Erica entre dans la chambre en se bouchant les oreilles tandis que Lila fait semblant de jouer de la guitare:

    "Papa et maman te demandent de baisser le son" dit la petite en criant pour qu'on puisse l'entendre.

    "Pourquoi?"

    "C'est trop fort; ça va nous causer des ennuis"

    "Pff… ça craint si on peut même pas écouter de la musique"

    Lila éteint la chaîne pour le plus grand bonheur de ses tympan.

    "Si tu veux, on peut jouer ensemble!" dit joyeusement la fillette.

    "Non, merci. Je préfère encore dormir" répondit sèchement Lila.

    La petite fille regarda sa future grande soeur aller se coucher, une mine déçue. Non, ce n'était pas du tout comme ça qu'elle s'imaginait cette journée. Non, pour elle, c'était trop injuste; elle aurait dû jouer avec elle toute la journée et la nuit tombée, elles devaient dormir dans le même lit. Elle voulait tant que ce ne soit qu'un cauchemar.

    Le lendemain, aux environs de 5h du matin, Lila se lève avec peine pour s'habiller entièrement en noir et sortir dans le jardin en prenant un ballon avec elle. Elle commença à jouer au Basket en prenant bien soin de viser le mur de la chambre des parents. Quelques minutes plus tard, le mari sortit de la maison, un air à la fois sévère et fatigué. Quand il vit Lila, il fut surpris et lui demanda tout de suite de revenir dans la maison.

    "Je n'ai pas sommeil. De plus, je vous signale que le soleil est déjà dans le ciel"

    En réalité, elle était tellement fatiguée qu'elle avait du mal à tenir sur ses jambes. Le père ouvrit de grands yeux face à la phrase de Lila avant d'ajouter et, cette fois-ci, d'un ton plus ferme:

    "Il est 5h du matin, rentre." 

    Lila piocha dans ses dernières ressources pour ajouter une phrase avant de rentrer:

    "Ooh, d'accord. De toute façon, on a jamais le choix"

    Deux heures plus tard, on entendait ce qui semblait être une conversation. Lila se relève de son lit et, tout doucement, colla son oreille sur la porte de la chambre de George et Stéphanie.

    "Je crois qu'on a fait une erreur en voulant adopter Lila"

    "Mais elle paraissait tellement gentille quand nous l'avons vue pour la première fois. Et Erica l'aime tellement"

    "Oui, mais…"

    "Ça doit être parce qu'elle vient tout juste d'arriver; elle doit être paniquée"

    "Tu as sans doute raison"

    "Comme toujours, chéri" dit Stéphanie avant un petit rire "après l'annonce finale de l'adoption, je suis sûre qu'elle aura retrouvé ses esprits"

    Là, en entendant ça, Lila se figea. Elle comprit que leur choix était fait. Que quoiqu'il allait se passer, ils allaient l'accepter. En courant, elle pénétra "sa" chambre et se laissa glisser le long de la porte. Elle se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir faire; les larmes ruisselèrent le long de son visage. Elle ne se douta pas que derrière la porte, deux personnes avaient entendu le raffut et étaient en train de l'espionner.

    Erica se réveille alors et, la voyant ainsi, s'avance vers elle:

    "Qu'est-ce que tu as, grande soeur?"

    "Rien, ne t'inquiètes pas" dit-elle en se forçant à sourire, les yeux encore mouillés par les larmes qu'elle venait d'essuyer.

    "Je peux te confier un secret, ma petite chérie?"

    Pour simple réponse, l'enfant hocha la tête. Elle continua alors:

    "Je suis désolée, mais je ne peux pas rester ici"

    "Pourquoi? Moi, je veux que tu sois ma grande soeur" dit la petite en la regardant tristement. "Tu ne m'aimes pas?"

    "Ho! Ma petite Erica, viens-là" Lila l'assit sur ses genoux avant de poursuivre :je suis déjà ta grande soeur, que j'habite ici ou non. Tu sais, même si je suis loin de toi, je serais toujours dans ton coeur. Ici, tu vois? Juste auprès de toi. Mais tu vois, dans l'orphelinat… tu te souviens d'Alex et Sindi? Ce sont aussi mes soeurs et elle ont besoin de moi ou je devrai plutôt dire que c'est moi qui ai besoin d'elles. Je ne peux pas les laisser, je dois retourner avec elles; je leur ai promis. Je ne peux pas vivre ici, je suis désolée. Mais tu sais que tu pourras venir me voir aussi souvent que tu le voudras, mais je dois repartir, tu comprends?" dit-elle, un léger sourire à la fin.

    À ce moment précis, la porte s'ouvra à la volée...

    Désolée, mais je m'arrête là. Je continue d'écrire la suite et je la publie dès que possible. Désolée du retard que j'ai pris pour publier celui-là ^^ et dites-moi ce que vous en pensez.

    Ce texte est rédigé par Melina01 et corrigé par LaFilleDuCoin.


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  • Cinquième poème: Je t'ai choisi

    J'ai choisi de te voir, j'ai choisi de te croire. De croire en toi, de croire en moi, de croire en nous. Dis-moi: j'ai fait le bon choix, n'est-ce pas? Je ne le regretterais pas; ce sourire et cette voix, me sont-elles dédiées? Uniquement à moi? Ne m'as-tu pas menti? Tu ne me mens pas, promets-le moi. Non, tu n'as pas besoin de me le promettre, car je sais que tu es le seul que je peux croire, que tu es le seul que je crois et que je veux être toujours auprès de toi.

    Poème composé par Melina01 et corrigé par LaFilleDuCoin.


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  • Chapitre 5: La promesse à respecter: ne jamais pleurer

    Point de vue de Lila:

    À ce moment précis, la porte s'ouvra à la volée. Je sentis deux bras m'entourer, deux bras chauds et réconfortants. Ceux d'une mère, mais ce n'était pas la mienne, c'était ceux de la mère d'Erica, ceux de Stéphanie. Peut-être n'aurai-je pas dû, mais j'ai fermé les yeux. J'ai pris du plaisir à cette étreinte tellement chaleureuse. À cet instant-là, je l'avais réellement prise pour ma mère; le même parfum, la même sensation. Je savais que ce n'était pas elle, mais je ne pouvais m'y faire; mes deux mains, tremblantes, l'entourèrent comme s'ils refusaient de la laisser partir. Un mot, le seul que je ne pensais plus jamais dire à personne et que je regrette d'avoir laissé échapper:

    "… maman…." je la lâchait alors à toute vitesse. Qu'avais-je dis?! Choquée, je fais quelques pas en arrière et dit "Désolée, excusez-moi, ça m'a échappé" 

    "Ça ne fait rien, tu sais que ça ne me dérange pas" dit Stéphanie, regardant chaleureusement la jeune fille toute timide qui, il y a deux heures encore, jouait aux rebelles.

    "Merci" répondis-je simplement. Cette accolade m'avait fait souvenir d'une partie de ma vie à la fois chaleureuse et sombre.

    Flash back:

    À ce moment-là, je n'avais que sept ans. Je ne savais rien de la vie alors comment aurais-je su ce que pouvait bien être la mort? Ma mère m'avait dit que papa était parti dans un endroit loin de chez nous, mais qu'il nous surveillait et veillait sur nous. Pour moi, c'était ça, la mort. Un voyage qu'on entreprend un jour pour veiller sur ceux qu'on aime.

    Ma mère était à l'hôpital depuis maintenant quelques mois. D'après ce que disent les gens à l'école, nous sommes "pauvres" depuis que papa à quitté la maison. Rien ne s'arrange; les dettes nous ont recouvert, ma mère a besoin d'une opération, mais nous n'avons pas assez d'argent pour la payer donc elle devait subir un autre traitement qui était un peu plus long. Maman me manque beaucoup. La voisine qui s'occupe de moi est très gentille, mais moi, je veux pouvoir revoir ma maman et dormir avec elle. Je veux qu'elle revienne à la maison. On dit que c'est de ma faute si papa est parti. J'ai pleuré, mais maman, elle, elle me sert toujours dans ses bras, elle ne m'en veut pas. Papa m'a toujours dit que je devais l'appeler si j'avais peur, mais cette fois-là, je n'aurais pas dû l'appeler, c'est ça? C'est pour ça que papa est parti? Parce que je l'ai appelé? Rendez-moi mon papa, je ne l'appellerai plus, je règlerais tout toute seule. Mais s'il-vous-plaît, rendez-moi papa. Je serai sage papa, je te le promets, papa. Reviens, papa...

    Comme tous les après-midi, j'ai pu aller voir maman. Quand elle m'a vu, elle m'a fait l'un de ses plus beaux sourires. Je courrais vers elle pour la prendre dans mes bras, elle m'enlaça. Maman sent toujours aussi bon, c'est l'odeur d'une fleur. Oui, je me rappelle de son nom; c'est le jasmin, c'est sa fleur préférée. Ce contact m'aide à oublier ma journée catastrophique que je vis quotidiennement. Elle me caressait doucement les cheveux et je fermai les yeux:

    "Maman, je t'aime" dis-je tout doucement.

    Elle me répondit par un "moi aussi" rempli de chaleur, elle me demande si j'ai passé une bonne journée. Non, je ne veux pas qu'elle s'inquiète, je ne laisserais pas maman partir comme papa. Je souris, je serais une gentille fille comme je l'ai promis pour que papa revienne, pour qu'on soit à nouveau comme avant. J'invente une journée magnifique avec une amie imaginaire qui s'appelle Mila. Une journée où on ne m'aurait pas traité de monstre, mais de gentille fille. Pas de pauvre, mais d'ordinaire. Où on ne m'aurait pas frappé, où je serais seulement tombée. Une parfaite journée pour une gentille petite fille maladroite. Ma mère me sourit de toutes ses dents, je suis heureuse; j'ai réussi à la faire sourire! Elle commence à tousser et ne s'arrête plus. Non, maman, qu'est-ce que tu as? Elle s'arrête de toussé.

    "Maman, tu vas bien?" demandai-je tout doucement en la prenant dans mes bras.

    "Oui ma puce, ne t'en fais pas, je vais bien et je serais toujours auprès de toi. Tu le sais, n'est-ce pas?"

    "Maman, tu ne vas pas partir, n'est-ce pas? Tu vas rester avec moi? Tu sais, j'ai vu une étoile filante, celle tu que tu m'avais montrée et j'ai fait un voeu: quand tu vas sortir, papa va revenir de voyage et, tu verras, on sera à nouveau tous ensemble. Maman… maman, pourquoi tu pleures?"

    Elle me prend d'un coup dans ses bras au point de me broyer les os, mais ce n'est pas douloureux, car c'est ma maman:

    "Ne pleure plus, maman. Aller, c'est fini. Qu'est-ce qui ne va pas, maman?" sans même le savoir, des larmes commençaient à couler le long de mes joues.

    "Je ne pleurais pas. Mais toi aussi, promets-le moi, d'accord? Je serais toujours près de toi, là, papa et moi, on sera toujours dans ton coeur, d'accord? Alors tu ne dois pas pleurer, sois forte et toujours joyeuse. Quand tu auras besoin de nous, que tu douteras, à chaque instant, on restera à tes côtés, on te regardera à chaque instant alors, promets-moi. Promets-moi d'être courageuse, de toujours montrer ces beaux sourires. N'oublie jamais, tes yeux sont mes yeux" elle pointa mon coeur et je souris:

    "C'est promis, je ferait tout pour que tu sois fière de moi" dis-je en arrêtant la route de mes larmes.

    "Mais je le suis déjà!" dit ma mère en m'essuyant ma joue humide.

    Cette nuit-là, j'avais pu dormir avec elle. C'était la première fois depuis longtemps; je suis restée dans ses bras, mais malheureusement, c'était la dernière fois.

    Le lendemain, alors que je secouai ma mère en lui demandant de se lever, rien n'y faisait. Des médecins sont apparus et j'ai revu la scène d'il y a quatre mois. Une date, une heure. Celle de cette minute, son nom, le nom de ma mère. Elle m'a quittée, elle a rejoint papa. Pourquoi? J'ai été une bonne fille alors, pourquoi? Je n'ai pas pleuré, alors pourquoi? Qu'es-ce j'ai fait? Qu'est-ce que je n'ai pas fait? Les larmes allaient remonter, mais je les retenais; je ne pleurerais pas devant quelqu'un qui n'est pas de ma famille. Non, je ne pleurerais pas, je l'ai promis à maman. Les seules personnes devant lesquelles je pleurerais sont dans mon coeur alors je pleurerais seule. Personne d'autre que ma famille ne pourra me voir ainsi.

    Après ça, j'ai été transportée dans un orphelinat. Tout le monde était gentil avec moi, là-bas. Comme dans les histoires que je racontais à aman. Mais moi, je n'y arrivais pas. Je ne pouvais pas rire, mais je n'avais pas le droit de pleurer alors rien, rien n'apparaissait sur mon visage; que ce soit de la joie, de la tristesse. Rien. Je restais dans le même était alors que les mois passaient. Je ne pouvais penser à autre chose qu'à mes parents. Oui, j'étais seule, seule avec mon coeur. Là où maman et papa se trouvaient.

    Un an encore a passé et c'est là qu'elles sont arrivées. Alex et Sindi, deux filles du même âge que moi. Elles avaient un visage tellement triste. Oui, on était pareilles. C'est en me rendant compte de ça que je me suis rapprochée d'elles. Au fil du temps, on est devenues inséparables. En leur compagnie, j'ai peu réapprendre à sourire, mais je ne pleurais pas. Non, même devant elles, je ne le pouvais. Je n'en avais pas le droit et de plus, je ne leur ferais que de la peine. Au fil des années, on est devenues de véritables soeurs et on ne pouvait plus se passer les unes des autres.

    Fin du flash back

    Je repris mes esprits et la regardai dans les yeux:

    "Madame, je suis désolée de m'être comportés ainsi, mais je ne voyais pas d'autres chois. Il faut absolument que je reste à l'orphelinat. Je dois rester là-bas. S'il-vous-plaît, laissez-moi y retourner, ne nous séparez pas!"

    "J'ai un compromis pour toi: reste avec nous pendant cette semaine et nous te reconduirons à l'orphelinat à la fin" dit-elle avec un sourire.

    "Ce sera avec plaisir, j'accepte" dis-je, un large sourire aux lèvres.

    Comme convenu, je suis restée avec eux tout une semaine. C'était superbe; plage, parc, jardin, karaoké… je me suis bien amusée! Avec Erica, on s'entendait très bien et j'étais très heureuse à l'idée que tout ça se soit bien passé.

     

     

    l'ile de l'amitié chapitre 5: le passé de Lila

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    l'ile de l'amitié chapitre 5: le passé de Lila

     

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    Texte rédigé par Melina01 et corrigé par LaFilleDuCoin.


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  •  

    Le lieu où les rêves sont brisés

     Sakura, voici mon prénom. Prêtresse, voici ma malédiction. Je suis ici, au milieu de nulle part, à genoux, entourée par le brouillard. Dans cet endroit où, il y a encore peu, je pouvais rire et chanter entourée par les personnes auxquelles je tenais. Ils sont morts, je ne le sais pas. Je suis captive de cette barrière, je dois chanter, c'est la seule façon de les sauver. Une vision, une vision d'horreur, de sang, celle de mon futur, de celui que j'aurais peut-être; du futur de ceux que je côtoyais; la seule façon de les sauver, chanter sans m'arrêter; si par malheur je m’arrêtais, l'issue en serait la mort. Un sort je me suis moi-même jeté en échange de mon corps. Oui je ne suis rien d'autre qu'une âme, une âme perdue, une âme qui ne peut trouver le repos éternel, une âme qui se souvient, se souvient de son passé et qui n'est là que pour les sauver, celle qui s'est condamnée dans ce seul but. Ma vision lorsque j'étais toujours en vie était simple, très simple. Ma mort ou bien leurs morts; non, impossible; je ne les laisserai pas mourir, je ne le laisserai pas mourir; il doit vivre, il doit l'élever, elle doit vivre, elle doit grandir, Lila, ma fille, ne deviens pas comme moi, ne deviens pas prêtresse, car elle ne sont là que pour souffrir; voir le futur ne présage rien de bon, je te l'assure. Chaolan, mon cher mari, vit paisiblement, je vais m'occuper du reste. Je suis désolée de te faire porter cette responsabilité seul; je suis égoïste, je le sais. Je n'ai pas eu la force de lutter, la force de vous voir mourir; la force de vivre seul, non; Je n'ai même pas eu la force de te le dire, je suis désolée, mais ça m'était impossible à supporter. Voici l'histoire de ma vie, celle où mon rêve n'existe plus....

    Flash back:

     Je suis Sakura, la prêtresse de ce village. Ma fille veut suivre ma voie. Lila est maintenant âgée de six ans, elle ressemble trait pour trait à son père, un vrai petit ange, ma joie se résume en trois mots: famille, peuple et musique. Ma magie consiste à chanter, oui je chante ma joie, la joie que j'ai de les voir chaque jour et d'être aussi heureuse, un tel bonheur est-il possible? Cela me semble tellement beau que ça en devient étrange, mais j'ai fini par comprendre. Cette nuit-là, je compris le prix que je devais payer pour le bonheur que j'avais vécu.

    La mort, pour moi, pour eux, pour l'un de nous, comment pourrais-je lui dire ceci ? Ça m'est impossible, oui, impossible. Comment dire à celui qui vient de m'offrir mon centième baiser de la journée, à celui qui regarde notre fille avec temps de joie, que l'un de nous va mourir et que ce serait moi ? Je ne lui dirais pas.

    Les jours passent, les visions s'intensifient. L'horreur du sang m'envahit, je tâchais de garder le sourire, je vie mes journées comme je l'ai toujours fait, en sachant que dans une semaine. je ne serais plus là. Ma famille, je ne perd plus une seule seconde. Tout mon temps leur est consacré. Des prières, je ne cesse d'en faire. Des souvenirs, j'en multiplie. Des cauchemars, je les accumule.

    Cette nuit-là, j’écrivis une lettre et la posai sur la table. Une lettre qui exprimait tout ce que j'ai ressentis, tout ce que je ressens et ce que je ressentirais à jamais. Il ne doit pas me voir. J’ouvris une porte, celle des prières, je rentre dans une autre sphère, un autre monde, celui à l'inverse du nôtre. Un ange, non, un démon, ni l'un ni l'autre, c'est une sorcière, elle me regarde, aucune expression au visage, je lui souris doucement, je l'avais déjà connue; Il y a bien longtemps, elle me demanda mon veux: je veux les sauver, quel est le prix que je lui donnerais? Tout ce que vous souhaitez, tu sais déjà quel va être le prix? Oui, ma vie. Non, ta joie. Ma joie? Oui, tu devras abandonner ce corps, tu ne trouvera jamais la paix éternelle, enfermée derrière une barrière au milieu de la ville, tu chanteras pour leur vie, tu chanteras pour les sauver, si tu t'arrêtes ils mourront et peut-être ne les reverras-tu jamais. Seronnt-ils sauvés ? Oui. Comment m'y prendre? Un simple mot. J’accepte. Non. Lequel? Sacrifice.

    fin du flach back

    À côté de trois tombes, une lettre était posée, elle n'avait jamais été lue. Leur propriétaire n'avait même pas eu le temps de l'ouvrir avant que la mort ne les emporte :

     

    "Chaolan, lilas, je vous aime

    Sakura"

     

    il est impossible de faire revivre les morts

    Texte écrit par Melina01 et corrigé par LaFilleDuCoin.


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  • Sixième poème: Mes parents

    Un nouveau départ

    Une nouvelle vie

    Un endroit où je peux te voir

    À nouveau comme avant

    Un sourire crispé,

    Un rêve entrelacé,

    Un passé caché

    Une larme dissimulée

    Tu ne peux pleurer

    Car tu ne peux oublier

    Sacrifice pour toi

    La joie doit être ta voie

    Mais n'est-ce vraiment que joie?

    Oui, ça doit l'être pour toi

    Ils sont là, tous prêts

    À l'endroit qu'elle avait pointé

    Du bout de ses doigts qui tremblaient

    Ton coeur est son refuge,

    Ton coeur est leurs refuges

    N'oublie jamais

    Ta vie est leurs vies

    Donc sourit

    Pour toi, ils sont prêts à tout

    Pour eux, tu est prête à tout

    Ils t'aiment

    Tu les aimes

    Mais rien ne sera plus jamais comme avant

    Poème composé par Melina01 et corrigé par LaFilleDuCoin.


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